Comment réussir son semis maïs ?
Après avoir travaillé son sol pour créer des conditions favorables à la levée et au développement du maïs, le semis est une étape cruciale pour réussir l'implantation de la culture. La densité récolte est primordiale, on apportera donc une attention particulière à la date de semis, la densité, la vitesse et la profondeur de semis adaptées au type de sol.
Le semis de maïs en 5 étapes
Le travail du sol
Comment préserver la qualité du sol ? La première précaution à prendre, dès les premières interventions (labour ou non), est de travailler en sol ressuyé pour préserver la structure des différents horizons.
Le maïs est très sensible au tassement des sols. On veillera donc à éviter ce phénomène dès la récolte de la culture précédente et en interculture, (notamment lors des apports d’engrais organiques, compte-tenu du poids des outils actuels). Pour les mêmes raisons, on cherchera à réaliser un minimum de passages (et en même temps optimiser les coûts).
Lors des travaux de reprise, l’objectif est d’avoir un lit de semence suffisamment fin pour obtenir un bon contact graine/sol, tout en gardant quelques mottes en surface notamment en sols battants.
Trop de résidus en surface peuvent perturber le semis et la levée (sauf semoir adapté ou choix technique) mais aussi le désherbage en abritant les adventices.
Le choix de la date de semis
Il s’agit plus de choisir un compromis date/conditions pédoclimatiques qu’on pourrait résumer par « dès que possible à partir du 5 avril quand le sol est bien ressuyé ».
- Le ressuyage du sol : tenir compte du type de sol et de ses deux horizons.
- Le réchauffement du sol : la semence de maïs germe à partir de 8 à 10°C mais la levée sera d’autant plus rapide que le sol se réchauffe. En conditions froides, la levée est plus lente et les pertes de pieds peuvent être plus importantes.
- En cas de semis précoce, on doit évaluer le risque de gel : jusqu’à 5 feuilles, le risque est faible, mais une gelée après 6 feuilles peut détruire la culture ou avoir des impacts sur la formation des épis (entre 8 et 10 feuilles).
Le choix de la densité
La densité de plantes à la récolte est la première composante du nombre de grains/m2 et donc du rendement et du revenu de l’agriculteur.
Le maïs est une plante programmée pour faire un épi par plante et si la densité n’est pas optimale au départ de la culture, aucune intervention ne pourra augmenter la composante nombre d’épis/m2, contrairement à une céréale à paille où on peut influer sur le tallage.
Autrement dit l’essentiel n’est pas d’avoir le plus bel épi, mais le plus grand nombre d’épis (et de grains/m2).
Ne pas confondre densité de semis et objectif récolte : même si les semences de maïs sont d’excellente qualité (garantie par la certification) les pertes à la levée ne sont jamais nulles. Compter une moyenne de 5 à 10% de pertes selon l’année et la pression des ravageurs (les solutions de protection insecticide sont de moins en moins nombreuses).
Densités récolte préconisées en maïs fourrage (plantes/ha)
densités récolte préconisées en maïs grain (plantes/ha)
La densité récolte optimale dépend d’abord de la précocité et de la destination. En règle générale, plus l’hybride est précoce, plus il valorisera la densité. En effet, le gabarit et le nombre de grains/épi augmentent avec les indices. On peut ainsi donner une densité seuil (la densité minimale à viser à la récolte) selon le groupe de précocité, en dessous de laquelle le rendement ne sera pas atteint, le revenu/ha est donc pénalisé.En maïs grain, pour les hybrides très précoces et précoces, on peut retenir qu’au-dessous d’une densité récolte de 100 000 plantes/ha on a perdu des quintaux (et donc des €) dès le semis !
réglette densité semis maïs : écartements 75 & 80 cm
réglette densité semis maïs : écartements réduits
L'apport d'engrais starter
L’apport d’engrais starter localisé de type 18-46 favorisera le démarrage notamment par son apport de phosphore disponible et est fortement conseillé dans les sols ou régions froides. Il faudra toutefois veiller à son bon positionnement par rapport à la graine.
A retenir :
- Socs semeurs : 75 ou 80 cm le plus souvent entre chaque élément.
- Socs engrais : 5 à 7 cm sur le côté du rang et enfoui à environ 4 cm sous la graine (soit 8 cm environ sous la surface du sol).
Vitesse et profondeur de semis
Même si de nouveaux modèles de semoirs permettent d’accélérer le débit du chantier, toute vitesse excessive aura des conséquences sur le peuplement et sa régularité.
- Vitesse de semis conseillée en bonnes conditions : 5 à 7 km/h
- Profondeur de semis : 3 à 5 cm
Avec son cycle court, une bonne partie du potentiel de la culture sera liée à la qualité du semis :
- Positionnement des graines
- Répartition sur le rang
- Profondeur
Le semoir est donc le dernier outil avec lequel le maïsiculteur sera acteur du rendement. Découvrez les réglages clés issues de notre « MEMO Semoir » ici
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