Attention : Finesse de hachage et éclatement de grain sont deux réglages différents !

L'influence des facteurs clés sur l'éclatement des grains

Plusieurs essais (sur grains secs notamment) ont montré un lien important entre humidité du grain, process d'ensilage (dont taille des particules) et la dégradabilité ruminale de l’amidon.

A 28 % de M.S. plante entière, une simple "griffe" sur l’enveloppe du grain peut suffire à sa valorisation par la vache ; au delà de 35% M.S. plante entière, le grain doit être pulvérisé. Nos observations mettent en avant une dérive de l’éclatement des grains en élevage dont les causes souvent mises en avant sont :

  • l’augmentation du besoin en fibres longues au tas (besoin de plus de rumination, utilisation de dessileuses qui agressent lors de la préparation de la ration).
  • la nécessité de débits de chantier de plus en plus importants qui demandent une puissance moteur énorme.
  • l’évolution génétique variétale : un visuel plante entière encore vert qui n’incite pas à récolter.
  • des maïs récoltés au-delà de 35 % MS.
Visuel


Notre préconisation en % de M.S récolte est : 33% de M.S avec objectif production laitière et 35% de M.S en engraissement. Avec nos génétiques actuelles, c'est un bon compromis entre niveau de rendement, qualité produit, façonnage récolte et qualité de conservation.

Sur le terrain, les dates de récoltes sont trop souvent décalées comme l'éclatement des grains est globalement insuffisant !

Optimisation et enjeux pratiques de l’éclatement des grains

Avec des maïs fourrage récoltés au-delà de 35 % MS et/ou distribués rapidement après la récolte, il devient primordial de « pulvériser » les grains de maïs.

Quelles que soient leurs technologies (à disques, à rouleaux, à rouleaux rainurés en croix type SHREDLAGE®), les éclateurs nécessitent des réglages de vitesses et d’écartements soignés et propres à la parcelle… Ils s’usent et doivent donc bénéficier de révisions fréquentes. Les constructeurs proposent désormais en standard d’augmenter le différentiel de vitesse des éclateurs conventionnels afin d’accroître leur capacité à éclater les grains. Encore faut-il le demander...

 «Un grain simplement touché n’a pas de valeur. La recommandation actuelle pour un maïs bien éclaté est que 70% des grains soient coupés entre 4 et 8 fois» selon Yann Martinot, directeur technique d’Elvup, source : site web entraid.com - 2017


L'objectif est qu'au moins 70% des éclats de grains passent au travers d'un tamis de 4.75mm. (IFG - Indice de Fragmentation du Grain)

Il y a encore du progrès à réaliser dans ce domaine. Moins de 10 % des silos analysés pour la récolte 2016 atteignaient l’objectif.

Test de la bassine

Afin d'effectuer un premier contrôle visuel lors du chantier de récolte, le "test de la bassine" ou du seau est pratique et peu coûteuse.

  1. Remplir un seau d'eau au 3/4
  2. Verser environ 1 kg de maïs puis mélanger
  3. Vider le surnageant composé des fibres
  4. Étaler les particules de grains restant au fond du seau
Visuel


S'il reste des grains non éclatés, resserrer l'éclateur

Quid de l'amidon du grain ?

La ration hivernale d'une vache apporte souvent 15 à 30 % d'amidon. Cet amidon sera en partie digéré dans le rumen et une autre fraction by-pass sera absorbée au niveau de l'intestin grêle. Chacun de ces compartiments a un « plafond » d’efficacité :

  • Dépasser le plafond ruminal génère une acidose pour l’animal donc des frais vétérinaires potentiels + une perte de production laitière.
  • Dépasser le plafond dans l’intestin grêle génère moins de conséquence sanitaire mais entraîne une perte d’énergie (du grain dans les bouses).